A l'occasion de la sortie de la dernière
aventure d'Aldo Morosini, Juliette Benzoni a été
contactée par téléphone en 2011 par le magazine
7 jours du Québec.
« Petite
trouvaille dans un magazine québécois d'août
2011 »
SIX Questions à... Juliette
Benzoni
Mme Benzoni, on retrouve avec plaisir le
prince Aldo Morosini pour une 11 aventure. C'est
une des séries pour lesquelles vous avez écrit
le plus de tomes. Pourquoi?
Parce que ça m'amuse beaucoup. J'aime bien le
faire et j'ai toujours beaucoup aimé ['histoire
des joyaux célèbres. Au départ, un de mes amis.
comédiens, Jean Piat, m'avait demande de
lui écrire une série pour la télévision. J'avais
prépare le premier épisode, mais malheureusement
le projet a avorté. Plus tard, je l'ai publié
puisque ça intéressait mon éditeur. Après quatre
romans, ça marchait bien, alors j'ai dit: On
continue...
Les légendaires Borgia sont au cœur de
votre histoire. Pourquoi vous inspirer de cette
famille cruelle et débauchée?
En fait, je me suis déjà servie de leur histoire
pour la série La florentine, dont l'action se
passe à l'époque où Alexandre Borgia était pape.
En ce moment, pour une raison que j'ignore, ils
ont beaucoup de succés: il y a cette nouvelle
série britannique, et j'ai aussi vu quelques
bouquins sur eux. Mais, pour moi, c'est surtout
l'histoire d'un bijou qui ne porte pas bonheur,
comme la plupart des bijoux célèbres, car ils
ont été convoités: on s'est battu, on a
assassiné pour eux... bref, ils sont couverts de
sang.
Comment est né cet intérêt pour les
joyaux anciens?
Ça m'a toujours passionnée, depuis
longtemps. Un ami de mon père était un grand
joaillier, et un jour il m'a emmenée chez
lui, dans ses ateliers. J'ai vu les pierres non
montées et j'ai trouvé ça tellement beau! Au
cours de ma vie, j'ai développé un goût marqué
pour l'Histoire et j'ai ainsi rencontré beaucoup
de joyaux célèbres.
L'époque et l'ambiance de « La chimère
d'or des Borgia » rappellent les livres
d'Agatha Christie. Etes-vous une admiratrice
de la reine du crime?
J'aime beaucoup Agatha Christie. Quand je
n'ai pas le moral, je relis un de ses romans.
Les personnages qu'elle a créés sont très
amusants, et meme passionnants. Et il y a la
façon dont c'est fait. Tout est très simple,
mais c'est quand même très compliqué. Et ça
m'amusait de la faire apparaître dans un de mes
livres [voir L'anneau d'Atlantide, 2009).
La chimère d'or des Borgia se termine
abruptement. Etes-vous déjà dans l'écriture
d'une suite?
Oui, je la remets en principe à mon
éditeur en novembre. Je ne peux pas laisser mes
lecteurs là-dessus! Cela va s'appeler La
collection Kledermann. C'est un peu difficile de
vous en dire plus, car je sais où je vais, mais
je ne sais pas très bien par où je passe. En
tout cas, le pauvre Morosini sera emmené en
ambulance à l'hôpital de Tours pour subir une
opération. Cela va s'arranger, mais il aura des
tas de problèmes avec sa femme parce qu'elle
veut divorcer.
Vous avez 90 ans et vous êtes toujours
aussi prolifique. L'écriture est-elle votre
élixir de jeunesse?
Oui, un petit peu, si vous voulez. Je ne passe
jamais une journée sans écrire. C'est mon
oxygène. Je ne peux pas envisager de faire autre
chose, même à mon äge. Sauf que j'ai de la
difficulté à marcher, je marche avec deux cannes.
On m'a opérée à une hanche il y a deux ans, et
il faudrait m'opérer à l'autre. Donc, l'écriture
est parfaite pour moi, car je ne la fais pas
debout! (rires) |