Chère Linda et chère
Frédérique,
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J’avais
moi-même découvert et « dévoré » l’histoire
de Catherine de Montsalvy à l’âge de 15 ans.
A cette époque un grand quotidien national
la publiait sous forme de feuilleton dans
ses pages et, ma mère et moi attendions
impatiemment chaque soir la suite des
aventures de Catherine qui nous était ainsi
délivrée au compte goutte.
Par la suite,
j’achetai les livres pour relire toute
l’histoire dans sa continuité. Certaines
scènes étaient restées très présentes à mon
esprit lorsque, convoquée pour le casting,
Marion Sarraut, sans mentionner le nom de
Juliette ni le titre du roman qu’elle allait
adapter pour la télévision, me raconta
simplement la scène que je devais apprendre
pour l’audition. Il s’agissait de la scène
où Arnaud rend visite à Catherine dans la
prison d’Orléans où, toujours aimable, il
souhaite la voir condamnée mort comme
espionne pour se débarrasser du problème
qu’elle lui pose : aimer la femme qu’il
devrait haïr pour la mort de Michel. Et là,
je reconnus immédiatement de quoi il
s’agissait et je m’écriai : « mais c’est
Catherine ! Inutile de vous dire que je
m’étais tellement identifiée à elle, toute
seule chez moi tout au long de mes
lectures, que, tout en étant très surprise
que l’on puisse m’envisager dans le rôle, je
n’ai eu aucun mal à me glisser dans ses pas
pour jouer la scène….et j’ai décroché le
rôle !!!
Je n’ai pas
pensé à ce moment-là que des millions de
fans allaient, comme vous le dites, me
regarder jour après jour à la télévision.
J’étais surtout folle de joie à la
perspective de vivre, pendant plus d’un an,
la merveilleuse aventure du tournage et de
rencontrer toute une kyrielle de comédiens
fantastiques. Ce n’est que plus tard, lors
de la diffusion, que j’ai pu prendre
conscience, à travers le courrier que j’ai
reçu à l’époque, de l’impact du feuilleton.
Ce tournage
fut un des moments les plus agréables de ma
vie de comédienne malgré le travail que cela
impliquait. Nous tournions, en effet, si je
me souviens bien, une vingtaine de « minutes
utiles », ce qui est énorme comparé au
cinéma où l’on tourne quelque chose comme
trois ou quatre « minutes utiles ». Il
fallait apprendre le texte un peu comme on
le fait au théâtre pour être capable de
tourner les séquences dans leur continuité,
trois caméras étant positionnées pour filmer
sur une même prise les plans larges et les
gros plans. Bien sûr à la différence du
théâtre, si on se trompait, on pouvait
recommencer, mais cela nécessitait cependant
une grande concentration et on enchaînait
les scènes à un rythme soutenu.
Heureusement
l’organisation du tournage nous réservait
des périodes de répétition dans des salles
où le décor était simplement indiqué par des
marques au sol et après deux ou trois
semaines, on allait sur le plateau pour
tourner ce que nous avions répété et ainsi
de suite…
J’ai appris
énormément au cours de ce tournage, sous la
direction de Marion Sarraut et au contact
des comédiens expérimentés que j’ai
rencontrés.
Lorsqu’après
avoir tourné en studio, nous avons entamé le
tournage en extérieur, une autre période
excitante s’est présentée. Je m’étais
entraînée chez Mario Luracchi, cascadeur et
homme de cheval qui fournissait les chevaux
pour le tournage, et j’avais appris le
minimum nécessaire, grâce à Joëlle son
assistante, pour donner l’impression que
j’avais passé ma vie à cheval…mais cela ne
fut pas si facile, surtout au début, lorsque
mon cheval, Yamado, s’amusait à « passer la
marche arrière » alors que je devais rester
à l’arrêt et dire mes répliques ! Mais
finalement, à force de faire semblant d’être
à l’aise lorsque Marion criait moteur, j’ai
fini par faire des progrès, d’autant que les
cascadeurs n’étaient pas loin et nous
encadraient au maximum pour nous aider à
paraître des cavalier émérites.
Concernant
les difficultés liées au climat, je me
souviens d’une scène au cours de laquelle
Jean-François Poron, qui jouait le duc de
Bourgogne, venait me surprendre un soir
d’été dans le jardin de Marsannay…. Nous
avions tourné en studio, quelques mois
auparavant la scène où, par une nuit
caniculaire, dans ma chambre je respirais un
peu d’air à la fenêtre et décidai d’aller me
rafraîchir au jardin…. Pour ce qui est de me
rafraîchir, ce fut réussi ! La « scène
raccord » dans le jardin fut tournée en
plein hiver, il avait neigé et les
techniciens avaient du faire fondre la neige
dans le champ de la caméra. Et moi, je me
retrouvais en chemise de nuit à gambader
dans le jardin par -2°, et à jouer une scène
d’amour avec Jean-François…. Et encore,
Marion a été sympa, car j’ai appris, que
dans ce genre de circonstances, on fait
habituellement sucer des glaçons aux
comédiens pour éviter que de la buée ne
s’échappe de leur bouche lorsqu’ils
respirent, d’ailleurs, regardez bien la
scène, il y a effectivement de la buée !!!
Cela dit, j’aurai supporté des conditions
bien plus dures pour vivre cela et c’est
vraiment un souvenir inoubliable et précieux.
Je me suis
très bien entendue avec mes partenaires,
j’ai beaucoup ri avec Pierre-Marie Escourrou
qui est dans la vie aussi solaire qu’à
l’écran, sans parler de beaucoup d’autres
comme Philippe Clay, Stéphane Bouy, Anne
Lefébure, Virginie Pradal, Gérard Chambre et
tant d’autres, je ne peux pas les citer tous.
Aujourd’hui, ayant quitté le métier de
comédienne, tous ces souvenirs
reviennent à moi grâce à vous et à la
magie d’internet qui permet créer des
liens entre des personnes qui n’auraient
jamais pu se contacter avant, ni même
savoir qu’elles existaient. Et je suis
heureuse de mesurer à quel point tous
mes camarades et moi-même avons pu vous
faire rêver et passer des moments
agréables et distrayants. J'attends
comme vous avec impatience et curiosité
que Juliette nous écrive une
suite...............
je vous embrasse toutes les deux
|
dédicace à ses fans |
dédicace à Linda |
J'aimerais exprimer
mes sincères remerciements à Claudine
d'avoir eu la gentillesse et la
générosité de répondre à mes questions sur
le tournage de
«
Catherine,
Il suffit d'un amour
»
A Frédérique mon âme sœur,
les souvenirs partagées toutes les
deux sont doublement magnifiques! |
le
16 janvier 2011
Linda webmaster |
Claudine Ancelot
ancienne interview à propos
de son rôle dans "Sous le soleil"
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