Juliette Benzoni
30. 10 .1920 -
7. 2. 2016
«
Alexandre
Dumas
en
jupons
»!
Sur
le
plan
littéraire,
«
elle est de
la trempe
des Dumas et
des Hugo
»
(Alain
Decaux :
historien)
|
JULIETTE
BENZONI
Avec le décès de Juliette
Benzoni,
il est encore plus
important de préserver son
héritage. Linda, webmaster 2016
|
Nous, les
Benzonettes, proposons un timbre du
Centenaire en France, dédiée aux 100 ans de
Juliette Benzoni 30.10. 2020, pour honorer cette
Auteur extraordinaire dont l'un des buts était
de faire aimer aux Français leur Histoire.
Veuillez nous rejoindre avec cette honnête
proposition.
Les initiatrices de cette proposition (Les Benzonettes)
Linda et Frédérique |
S O U V E N I E R S
Lors de l'une de nos visites,
Juliette tout sourire nous demanda
si nous étions entrées dans son
bureau? Nous avions répondu que non,
nous ne nous serions pas permises
d'entrer dans la pièce sans
permission... Sa réponse?
«
Mais
bien sûr que vous pouvez entrer et
regarder là où je travaille !
»
Aujourd'hui nous y entrons mais avec
le cœur mélancolique... la machine à
écrire est prête à être utilisée, le
tiroir est ouvert, un carnet de note
sur la table... un livre sur
l'histoire de la
duchesse de Berry...
la pièce est si silencieuse...
vraiment si la machine à écrire
pouvait parler - nous quittons les
lieux orphelins sur la pointe des
pieds... Saint-Mandé 11. 2. 2016 |
|
Je
suis au
regret de
vous
annoncer
que
malheureusement
notre très
très chère
Juliette,
notre auteur
tant aimée,
nous a
quitté le 7
février 2016
dans l'année
de son 96
années.
Elle s’est
éteinte tout
doucement
dans son
sommeil, sa
fille Anne à
ses côtés !
Depuis plus
de 50 ans
elle nous a
tant appris
de la grande
histoire en
nous
divertissant
avec ses
magnifiques
personnages
auxquels
nous nous
sommes tant
attachés !
Elle nous
laisse 86
petits
bijoux à
lire et
relire avec
toujours
autant de
plaisir.
Pour plus de
détails la
page de
Presse
→
ICI
Pour nous,
elle était
plus que
notre auteur
de
prédilection,
elle nous
avait
adoptées,
nous étions
ses « filles
des grands
chemins » et
elle va
tellement
nous manquer.
Toutes nos
pensées vont
à sa fille
Anne.
J'aimerais
vous montrer
le
magnifique
message de
Vincent
Meylan,
ami proche
de Juliette,
qu'il m'a
écrit sur la
page
Facebook de
Catherine,
il suffit
d'un amour.
Chère Linda,
Nous somme
si nombreux
ce soir à
pleurer le
départ de
Juliette. Je
sais que
c'est très
personnel de
dire une
telle chose
mais cela
pourrait
vous aide un
peu. J'ai
décidé il y
a un certain
temps
maintenant
que je
n'accepterai
plus le
décès de
quelqu'un,
je vivrais
juste avec
l'idée. Je
ne crois pas
de toute
façon que
les gens
soient
vraiment
mort. Je
garde auprès
moi les
personnes
décédées que
j'ai aimé,
toujours… et
dans le cas
de Juliette,
c'est assez
facile à
faire. Hier
j'ai
recommencé à
lire
Catherine et
je l'adore
trop. Je
suis si
reconnaissant
à Juliette
pour avoir
écrit de si
incroyable
livres qui
m'emmène
dans des
endroits que
j'adore.
Juliette
n'est pas
partie. Nous
n'avons qu'à
ouvrir l'un
de ses
livres pour
être auprès
d'elle.
Essayer...
Je vous embrasse amicalement et
n'oubliez pas de lire quelques pages d'un livre de Juliette ce soir.
Vincent |
Juliette
Benzoni
par
Juliette
Benzoni
Autobiographie |
J’ai failli
naître sous
la Tour
Eiffel, ma
mère ayant
tout juste
eu le temps
avant
l’événement
de quitter
le
Champ-de-Mars
pour
regagner
l’avenue de
la
Bourdonnais
où mes
parents
habitaient
alors, mais
c’est à St
Germain des
Prés que
s’est passée
toute mon
enfance,
dans la
maison où
vécurent
Mérimée,
Corot et
Ampère, en
face de
celle où
mourut Oscar
Wilde.
Le
Fantôme de
Canterville
et la Vénus
d’Ille sont
pour moi des
amis de
jeunesse,
mais j’ai
toujours
préféré les
énormes
chahuts des
étudiants
des
Beaux-arts
qui
envahissaient
la rue en
moyenne une
fois par
jour.
Nos voisins
s’appelaient
Dunoyer de
Segonzac,
Louis
Jouvet, le
maréchal
Lyautey, la
marquise de
Lafayette et
les Duncan,
une
étonnante
tribu hippie
avant la
lettre qui
adoptait les
modes Peaux
Rouges dans
l’espoir de
retrouver la
pureté
grecque.
Quant à ma
famille,
elle se
composait
normalement
de mon père,
un
industriel,
ma mère,
bridgeuse
acharnée, ma
jeune sœur,
sans
qualification
précise, et
mon
grand-père,
redoutable
septuagénaire
à la
moustache
fleurant la
pipe et le
cognac.
C’était un
vieux
mécréant
nourri au
lait de
Jaurès et
qui avait,
dans ses
jeunes
années, humé
avec délices
la poudre
des canons
de la
Commune.
A cause de
cela, il
était plutôt
mal vu dans
la famille,
et, aussi,
parce qu’il
entretenait
sournoisement
une «
créature ».
Laquelle
gourgandine
avait
d’ailleurs
le mauvais
goût de se
prénommer «
Juliette » !
Le souvenir
que je garde
de mon
grand-père
est un
souvenir de
chapeau
melon. Il ne
le quittait
pratiquement
jamais et je
crois bien
qu’on l’a
enterré
avec.
J’avais
aussi une
grand-mère
maternelle,
habituellement
cantonnée à
Reims, cité
royale d’où
elle sortait
le moins
possible.
Elle n’en
sortit même
plus du tout
et renonça
finalement à
toute visite
dans la
capitale car
un matin de
juin, se
rendant à la
messe de 6
heures à St
Germain des
Prés, elle
rencontra,
rue
Bonaparte,
un individu
peint en
vert,
chaudement
vêtu d’une
timbale
attachée à
la taille
par une
ficelle et
d’une paire
de paillons
à champagne
en guise de
pantoufles,
rentrant
tant bien
que mal du
bal des
Quat-z
’Arts, point
culminant
des études
aux Beaux
Arts et
grande
soirée
artistique,
annuelle et
très
déshabillée,
des futurs
peintres,
sculpteurs
et
architectes
français. Ma
grand-mère
avait alors
bouclé sa
valise et
disparu
définitivement
de l’horizon
parisien.
Le choix de
mes
établissements,
scolaires
marqua, chez
mes parents,
une double
et
contradictoire
tendance à
un snobisme
invétéré uni
à une
tentative de
démocratie
parfaitement
hypocrite.
On me mit
d’abord au «
cours »
élégant des
demoiselles
Désir,
institut des
plus collet
monté,
malgré son
patronyme
surprenant,
et fréquenté
par les
jeunes sœurs
de la
comtesse de
Paris.
Malheureusement,
le cour
nommé Désir
ne me
réussit pas.
Habituée à
dévorer tout
ce qui me
tombait sous
la main dans
la
bibliothèque
familiale,
j’avais lu,
à neuf ans,
Notre-Dame
de Paris, et
m’en étais
vantée en
toute
innocence.
Fût-ce à
cause des
gambades
d’Esméralda
ou des
machinations
libidineuses
de Claude
Frollo,
toujours
est-il que
l’événement
causa un
aussi gros
scandale que
si je
m’étais
déclarée
abonnée à la
Vie
Parisienne.
On me retira
donc de
cette
institution
pour
m’introduire
au lycée
Fénelon dans
des classes
bondées
comme le
métro à six
heures du
soir
(c’était le
début de
l’enseignement
gratuit).
J’y fis ce
que je pus,
c’est à dire
pas
grand-chose.
Fort
heureusement
, le
retentissant
procès en
Cour
d’Assise
d’une
ancienne
élève du
Lycée
(l’affaire
Violette
Nozière)
donna si
fort à
penser à ma
famille
qu’elle me
parachuta
toute
affaire
cessante
dans une
maison plus
calme et
tout de même
mieux
fréquentée,
l’aristocratique
collège d’Hulst,
rue de
Varennes, où
je devais
rester jusqu’à ce
que
baccalauréat
s’en suive.
J’y pris
l’horreur
des maths,
la passion
de
l’Histoire
et des
Lettres, le
goût de
l’amitié et
un léger
penchant
pour la
politique
grâce
auquel, dans
les années
1936-1937,
je me
retrouvais
plusieurs
fois au
commissariat
de police du
quartier
pour
lacération
d’affiches
sur la voie
publique.
De là, je
passais à
l’institut
catholique
où
j’entamais
nonchalamment
une licence.
La guerre
vint mettre
un terme à
ma Dolce
Vita
personnelle.
Mon père en
mourut.
Quant à moi,
après un
passage
météorique
comme
auxiliaire à
la
Préfecture
de la Seine
où je fis
connaissance
de la
magnifique
bibliothèque
cachée sous
les toits de
l’hôtel de
ville, je me
retrouvais
mariée à un
médecin de
Dijon, le
docteur
Maurice
Gallois,
enfouie
jusqu’au cou
dans la
bonne
société
bourguignonne
et bientôt
mère de deux
enfants.
Tandis que
mon époux
partageait
son temps
entre ses
malades et
les
différents
maquis de la
région pour
effectuer
des missions
n’ayant avec
la médecine
que d’assez
lointains
rapports, je
passais des
heures dans
les
bibliothèques,
étudiant
l’histoire
de la
Bourgogne au
Moyen-âge.
C’est au
cours de ces
études que
je découvris
la légende
de l’Ordre
de la Toison
d’Or qui
devait, plus
tard, donner
naissance à
la série des
Catherine
Quelques
années après
la
libération,
je perdis
mon mari
disparu en
quelques
minutes
d’une crise
d’angine de
poitrine.
J’avais
trente ans
et il me
fallait
envisager de
travailler
si je
voulais
pouvoir
élever mes
enfants
comme je le
souhaitais
et conserver
un certain
niveau de
vie. Mais
dans une
ville de
province,
passer du
statut de
femme dite «
du monde » à
celui de
travailleur
salarié est
un exploit
difficile et
plutôt mal
vu. Mon mari
avait de la
famille au
Maroc. Je
m’y rendis
et entrais à
la rédaction
publicitaire
d’un poste
de radio :
Radio-Internationale.
Ce n’est pas
une
situation
extraordinaire.
Le Maroc,
d’ailleurs,
vivait les
derniers
jours du
protectorat
et il était
difficile de
s’y créer
une
situation
stable. Mais
j’y fis la
connaissance
d’un
officier, le
Capitaine
Benzoni, et
l’épousais
quelques
semaines
avant son
départ pour
l’Indochine
où il devait
rejoindre, à
Hué, le 6ème
Régiment de
Spahis
Marocains.
Mais, à
cause de
l’incertitude
des
lendemains
marocains,
mon mari
souhaitait
me voir
demeurer à
Paris,
auprès de ma
famille,
tandis qu’il
s’éloignerait.
C’est alors
que je me
lançais dans
le
journalisme.
Depuis
toujours,
j’avais été
fascinée par
ce métier,
et, à quinze
ans, j’avais
émis le
désir de m’y
consacrer,
mais mon
père m’avait
découragée
alléguant
une foule de
prétextes
mais évitant
prudemment
le seul réel
: le
journalisme
était mal
porté chez
les jeunes
filles, à
une certaine
époque et
dans un
certain
milieu.
Je
travaillais
simultanément
pour
l‘Histoire
nous tous,
pour le
Journal du
Dimanche,
qui était le
septième
jour de
France Soir,
et pour
Confidences
où
j’écrivais
de nombreux
articles
historiques
(je les
écris
toujours
d’ailleurs,
ce sont
d’ailleurs,
les
Confidences
de
l’Histoire)
j’y
ajoutais,
par le
suite, un
Courrier de
l’Histoire
qui me valut
de bons
moments et
d’autres
moins bons.
Qui dira
jamais la
grande
détresse de
l’historien
aux prises
avec une
meute avide
de connaître
ses
ancêtres.
Mon courrier
débordait,
et déborde
toujours, de
lettres de
ce type.
«
Je
m’appelle
Bidule mais
une vielle
tante m’a
dit que l’un
de mes
ancêtres qui
était noble
a supprimé
(ou vendu,
ou cédé ou
bazardé
n’importe
comment…) la
particule et
le titre à
la
révolution.
Pouvez-vous
m’aider à
les
retrouver?…
»
Ah cette
révolution,
avec ses
émigrés, ses
cachettes,
sa
clandestinité !
Elle est le
grand
recours
d’une foule
de
républicains
bon
teint auxquels elle
permet de
rêver qu’ils
ont eu des
ancêtres «
nés » dans
les talons
rouges
foulaient
hardiment
les parquets
de
Versailles.
Quant à moi,
je dois
faire face
quotidiennement
à la foule
assoiffée
d’honneurs
enfuis et de
châteaux
écroulés.
Pendant que
je faisais
mes
premières
armes dans
le
journalisme
de salon (je
fréquentais
beaucoup
d’artistes,
les
écrivains et
les vedettes
de cinéma)
et dans la
petite
Histoire,
celle de la
France
tournait mal
en
Extrême-Orient
et
l’Indochine
me rendait
mon mari en
fort mauvais
état mais
ayant tout
de même
échappé de
justesse au
piège de
Dieng-Bien-Phu.
Il fallut un
an pour lui
rendre la
santé, après
quoi il put
réintégrer
le Ministère
des Armées
comme
Ingénieur
d’armement.
En même
temps, il se
lançait dans
la politique
local au
service du
général de
Gaulle. Ce
n’était pas
une
nouveauté :
depuis qu’il
avait
rejoint, à
Londres, les
F.F.L puis
plus tard,
au Tchad, la
2e D.B. il
était un
fidèle du
Général.
Président de
nombreuses
sociétés, il
est
actuellement
maire
adjoint de
notre ville
de
Saint-Mandé.
Quant à moi,
une grande
émission
télévisée me
fit mieux
connaitre et
décida un
éditeur, le
mien, à me
donner un
roman
historique.
Ce fut : Il
suffit d’un
amour… le
premier de
la série
Catherine.
Depuis, je
n’ai pas
cessé d’en
écrire et
c’est je
pense, une
maladie qui
ne me
quittera pas
de si tôt.
Ce que
j’appellerais
« l’aventure
Catherine »
a commencé
d’un drôle
de façon. Je
sortais tout
juste des
projecteurs
de la
Télévision
Italienne et
je
commençais
mes séries
d’article
historique,
lorsque je
fus
convoquée,
un beau
matin, par
le
Secrétaire
Général de
l’Agence de
presse OPERA
MUNDI,
Gérard
Gauthier, au
siège social
de la dite
agence.
Introduite
dans
l’immense
salle de
conférences
qui avait
été jadis la
salle de bal
d’un hôtel
particulier
ducal, j’ai
été
confrontée
avec un
monsieur
jeune et
dynamique
qui après
les
compliments
d’usage, m’a
demandé si
je n’aurais
pas, dans un
coin, une
bonne idée
de roman
historique.
Me souvenant
de mes
lectures
bourguignonnes,
j’ai dit
qu’effectivement
j’avais ça
dans mes
fonds
de tiroir…
et j’ai vu
mon
interlocuteur
quitter
alors son
siège
et disparaître en
courant
comme s’il
était
poursuivi.
Pensant que
la séance
était
terminée,
j’allais, un
peu déçue,
prendre le
même chemin
plus
calmement
quand je
l’ai vu
revenir,
titubant
sous le
poids d’une
demi-douzaine
de
gigantesques
in-folio
noirs.
Derrière
lui, une
secrétaire
essoufflée
en
véhiculait
trois
autres. Le
tout
a atterri tant
bien que mal
sur une
grande
table.
- Vous
voyez ça?
m’a dit
Gérald
Gauthier
dans un
grand geste
dramatique,
ce sont les
«
press-books
»
d’Angélique.
Je vous en
promets
autant, même
gloire et
même succès.
Et
maintenant
au travail !
En rentrant
chez moi, je
n’étais pas
tellement
convaincue.
Je pensais
que ce
Gauthier-là
avait dû
voir le jour
quelque part
du côté de
Marseille et
que j’avais
certainement
bien moins
de chances
qu’il ne le
prétendait
d’atteindre
à la gloire
internationale.
Néanmoins,
comme
j’avais
envie
d’écrire
cette
histoire, je
visais la
chose avec
une
attention
féroce. Je
devais lui
soumettre ma
« ponte »
tous les
deux jours
et il ne
laissait
même pas
passer une
virgule mal
placée.
J’en étais à
peu près au
tiers du
roman et je
rêvais d’un
séjour au
bagne pour
me reposer
quand le dit
Gauthier me
téléphona.
Avec un
admirable
sang-froid,
il
m’annonça,
comme si
c’eût été la
chose du
monde la
plus
naturelle,
que France
Soir
achetait ce
roman encore
embryonnaire…
et que
j’avais deux
mois pour en
arriver au
mot « fin ».
J’ai eu
quelque
peine à
réaliser…
mais c’est
alors
seulement
que j’ai
compris ce
que
signifiait,
pour Gérald
Gauthier, le
mot «
travailler
». Je suis
sortie de
l’épreuve
exténuée,
vidée,
lessivée,
imbibée de
café jusqu’à
la moelle et
fumée comme
un jambon de
Bayonne à
force de
cigarettes.
Mais le
roman était
fini (les
deux
premiers
tomes tout
au moins),
France Soir
le lançait
et dix
éditeurs
étrangers
l’avaient
déjà acheté.
Nous avions
gagné la
partie.
Depuis, le
succès a été
grandissant.
Catherine
compte 5
tomes (et à
la demande
générale des
éditeurs,
j’en entame
le sixième).
Marianne en
compte trois
et le
quatrième
est en
route, les
éditeurs se
montent
presque aux
deux
douzaines et
les lecteurs
se comptent
par
millions.
Personnellement,
je n’arrive
pas à
comprendre
comment la
vie d’une
bourgeoise
de Paris du
XVème siècle
peut
passionner
au même
degré qu’une
fermière du
Wyoming, un
Turc de
Cappadoce,
un pêcheur
islandais,
des foules
moldo-valaques,
serbo-croates,
slovènes ou
israéliennes
au même
titre que
plusieurs
millions de
français,
mais le fait
est qu’elle
les
passionne et
qu’ils en
redemandent.
Quant à moi,
je commence
seulement à
comprendre
que j’ai
atteint
le succès et
que les
prédictions
farfelues de
l’homme aux
in-folio
noirs
n’étaient
pas des
galéjades.
Ma vie
présente n’a
rien de
tumultueux,
je suis une
femme
paisible,
mais je
cultive
toujours la
double
passion du
passé et des
voyages qui,
l’un
poussant
l’autre, me
font faire
des
centaines et
même des
milliers de
kilomètres,
afin de
visiter les
ruines d’un
château ou
de fouiller
les archives
d’une
préfecture.
Je crois aux
fantômes et
je crois
aussi que
les vieilles
pierres
conservent
quelques
émanations
des âmes qui
les ont
habitées.
Ainsi, il ne
m’est pas
possible de
construire
un livre, ni
d’en rendre
l’atmosphère
si je n’ai
respiré
l’air des
différents
sites de
l’action,
observé le
paysage, le
visage des
habitants et
les couleurs
du ciel.
Je voyage
donc
beaucoup,
mais, le
reste du
temps, je
vis dans une
charmante
vieille
maison
Napoléon
III, l’un
des derniers
petits
hôtels
particuliers
de cette
époque
s’élevant
encore dans
la
périphérie
immédiate de
Paris. J’y
cultive des
roses et j’y
vis
tranquillement
au milieu de
livres
innombrables
et d’une
famille qui
me tient à
cœur. Je
fais de la
peinture, de
la
tapisserie,
de la
cuis
ine
aussi, comme
toute
Française
qui se
respecte.
Mes grandes
réussites
sont la
poule au
pot, chère
au roi Henri
IV, les
cailles aux
raisins, le
brochet au
beurre
blanc, le
gigot au
fromage, les
quenelles de
saumon… et
le beefsteak
aux frites !
Quant à mes
vacances, je
les passe en
Corse, pays
d’origine de
mon mari, à
faire du
bateau, de
la natation
et à
bouquiner
éperdument
au soleil
les romans
policiers
que je n’ai
pas eu le
temps de
lire en
hiver… En
fait, je
suis une
femme sans
histoire qui
a
définitivement
choisi celle
des autres !
en
préface
de
certaines
éditions
de
Belle
Catherine
et
Marianne -
Jason des
Quatre Mers.
Portrait
de
Juliette
Benzoni
par
Linda
Compagnoni
|
texte Linda,
Webmaster
Juliette
Benzoni est
née
Andrée-Marguerite-Juliette
Mangin
le
30 Octobre
1920 à Paris,
France.
Son père Charles-Hubert
Mangin,
était un
industriel
d'origine
lorraine et
sa mère Marie-Susanne
Arnold était
champenoise
avec des
origines
alsacienne
et suisse. Elle
a passée son
enfance à
Saint-Germain-des-Près.
Vers 15 ans,
ses parents
déménagent à
Saint-Mandé.
La plus
jeune photo
de notre
Juliette
adorée,
prise à
Reims chez
sa grand-mère.
Au dos de
cette photo,
l'écriture
de Juliette
! Pas de
date mais
Juliette
doit avoir 3
ans, guère
plus...
Juliette Benzoni (à l'âge 11) |
Elle
a étudié au
collège
Hulst puis à
l’Institut
Catholique
de Paris en
philosophie,
droit et
littérature.
Après
ses études,
elle épousa
un médecin
de Dijon
Maurice
Gallois, et fût bientôt
mère de deux
enfants
Anne Gallois
et son frère François GALLOIS |
Pendant cette
période de
sa vie, elle
passa des
heures et
des heures
dans les
bibliothèques,
étudiant
l’histoire
de la
Bourgogne au
Moyen-âge.
Un jour,
elle tomba
sur la
légende de
‘l’Ordre de
la Toison
d’Or qui
lui inspira
plus tard la
série des
Catherine,
il suffit
d'un amour .
Après la
libération
de la
France, elle
perdit son
mari et
décida
d’aller au
Maroc pour y
visiter la
famille de
son défunt
mari.
Elle intégra
la rédaction
d’une
station de
radio
appelée
Radio-International.
Elle
rencontra
alors un
officer, le
comte
André
Benzoni di
Conza
qu’elle
épousa.
Juliette et André BENZONI, Comte de Conza |
Parcours
professionnel...
Après son
retour à
Paris, en
France, elle
se lança
dans le
journalisme,
écrivant
pour
plusieurs
journaux un
bon nombre
d’articles
sur
l’Histoire.
Au début des
années 60,
après
l’avoir vu
dans une
importante
émission
télévisée,
un éditeur
lui demande
d’écrire un
roman
historique.
Il voulait
qu’il soit
du même
style que
Angélique
de
Anne
Golon. C’est
alors que
Juliette
Benzoni
commencé à
écrire
Catherine,
Il suffit
d’un amour .
Le
premier
livre fut
immédiatement
un énorme
succès et
dix éditeurs
étrangers
avaient déjà
acheté les
droits pour
traduire le
livre.
Catherine a été traduit
en plus de vingt
langues.
L’écrivain,
elle-même,
ne
comprenait
pas comment
la vie d’une
jeune
bourgeoise
du XVème
siècle
pouvait
fasciner des
millions de
lecteurs.
Juliette
Benzoni a
touché le
coeur de ses
lecteurs, la
façon dont
elle
introduit
les faits
historiques
dans la vie
de son
héroïne des
temps
anciens. Le
secret de
son succès
réside dans
l’ingénieuse
écriture de
Juliette
Benzoni et
ses héroïnes
fictives.
La série des
Catherine...
a été prévu
pour une
série en
cinq volumes, d’où
l’épilogue
du cinquième
livre, qui
fut publié
en 1968 et
avait pour
titre
Catherine,
et le temps
d’aimer.
Dans un
article date
1985
Juliette
à dit:
J'ai un
faible pour
Catherine.
Parce
qu'elle est
la première
de mes
héroïnes, et
aussi parce
que son
histoire, je
l'ai
inventée,
alors que
"Marianne,
une étoile
pour
Napoléon",
c'est une
commande qui
me fut faite
à l'occasion
du
bicentenaire
de
l'Empereur..."
Depuis son
grand succès
avec
« Catherine »,
elle n’a
cessé
d’écrire. Sa
série
suivante fut
intitulée
Marianne,
une étoile
pour
Napoléon
qui se
déroulait
pendant la
période
Napoléonienne.
Ses lecteurs
ont aimé
cette
nouvelle
héroïne et
sont restés
de fidèles
lecteurs.
Alors
qu’elle
écrivait
l’un des
livres Marianne ,
on demanda à
Juliette Benzoni
si
elle voulait
bien écrire
deux livres
supplémentaires
à la série
Catherine du fait de
son
phénoménal
succès. Elle
accepta et
en 1973, cinq ans
après
Catherine,
et le temps
d'aimer
est paru
Piège pour
Catherine. Mais
ses lecteurs
ont attendu
six ans,
que l’ultime
volume
La Dame de
Montsalvy
soit publié
en 1979!
La raison
est simple,
la maison
d'édition
Trévise
venait de
mettre la
clé sous la
porte!
Filmographie...
concernant
Catherine...
En 1968,
une
coproduction
franco-allemande
et italienne
adapte les
deux
premiers
romans de
Catherine
pour le
cinéma avec
le même
réalisateur
Bernard
Broderie,
qui avait
créé les
films
Angélique
(Anne
Golon).
Malheureusement,
le film a
été un
désastre.
Comme
Juliette l'a
raconté dans
de
nombreuses
interviews,
son histoire
a
complètement
changé. Le
film a
commencé par
montrer des
filles nues
dans un bain
à Paris - et
son héros
Arnaud de
Montsalvy
a
révolutionné
Paris en
1413. Quand
elle a vu le
film, elle a
pleuré deux
heures
«
comme une
fontaine
»
et pour
elle, le
film était
terminé.
En 1983...
une
chaîne de
télévision
française
«
Antenne 2
»
a donné à ses
téléspectateurs
un grand
nombre de
belles
heures avec
la
production
TV
Marianne, une étoile
pour
Napoléon , réalisée par
Marion Sarraut.
Cette
fois-ci,
Juliette Benzoni a
été plus que
satisfaite, elle a
travaillé
main dans la
main avec
Marion
Sarraut et
l’énorme
succès le
prouve
aisément.
Et quand la
question de
refilmer
Catherine,
il suffit
d'un amour
encore une
fois sous la
direction de
Marion Sarraut,
Juliette
s'est
joyeusement
empressée
d'accepter
que l'on
rende
finalement
justice à
son histoire
et à ses
personnages
comme ils le
méritent et
qu'on
pourrait
oublier
l'affreux
film de
1968! Le
succès fut
immense même
jusqu'à nos
jours grâce
à
Claudine
Ancelot
qui joua
avec succès Catherine,
la jeune
fille aux
cheveux
dorées et à Pierre-Marie
Escourrou,
cet arrogant
héros mais
bien-aimé de
tous, Arnaud
de Montsalvy.
Juliette
Benzoni a
écrit plus
de
86ème livres, et
son dernier
livre publié
ètait «Le
Vol du Sancy
- Des Carats
our Ava?
» Le
quinzième
aventure
d'Aldo
Morosini.
Ce livre
est paru le
28
Janvier 2016,
deux
semaines
avant sa
morte
le 7 février
2016.
Nous ne pouvons que
nous
incliner
devant cette
grande Dame.
Elle était un
auteur
incomparable
et ses
livres
historiques
était
vraiment
précis.
Chaque
minuscule
détail et
chaque
personnage
sont étudiés
profondément.
Ses héroïnes
sont
crédibles et
attachantes
et les
personnages
réels
semblent
prendre vie
et ne sont
plus
seulement
qu’un nom
dans un
livre
d’Histoire
maintenant.
... mais
je laisse
les
paroles
à
l'historien
Alain Decaux:
Je sais comment vous travaillez, comment vous vous
préparez. Je sais que vous avez passé cinq années à
réunir la documentation de Catherine. Que vous avez
dépouillé plus de trois cents ouvrages, constitué des
centaines de fiches. Certes, dans le cadre de
l’histoire, vous introduisez des personnages fictifs.
Mais c’est là le privilège, parfaitement légitime, du
romancier historique. Ce que l’historien le plus strict
doit vous reconnaître, c’est la volonté de peindre les
personnages réels, eux, tels qu’ils furent, et de les
faire évoluer dans un cadre parfaitement authentique...
Alain
Decaux
dans son
préface
« Par le Fer
ou le Poison
» en 1973,
Editions
Trévise.
Rencontre
avec
Juliette
Benzoni...
J'ai
rencontré de
nombreuses
fois, notre
bien-aimé
auteur à
Saint-Mandé.
Elle a
enrichi ma
vie et a
confirmé une
chose « les
rêves
peuvent se
réaliser »
nous devons
juste y
croire ....
son décès me
peine
beaucoup.
Je
n'oublierai
jamais ses
livres
Catherine,
grâce
auxquels je
suis tombée
amoureuse de
littérature
française
depuis mon
adolescence.,
* * *
|
le 7
février 2016
Aujourd'hui
ma très
chère amie
n'est
plus...
J'aurais
aimé pouvoir
une dernière
fois la
remercier
infiniment
pour toutes
ces
mémorables
heures de
lecture
qu'elle m'a
donnée en
lisant ces
incroyables
et précieux
livres, me
faisant
voyager avec
ses
personnages
dans tant
d'endroits
différents
que je
n'aurais pas
connu sans
ses livres.
Je
n'oublierai
jamais les
bons moments
passées chez
elle,
ensemble
avec sa
fille Anne.
Juliette,
vous allez
me manquez
mais nous
nous
reverrons un
jour et vous
me direz
tous les
secrets que
vous aurez
appris sur
quelques
personnages
historiques.
Qui fut
le
prisonnier
masqué ?
Qu'est-il
arrivé au
fils de la
reine
Marie-Antoinette,
son petit
Louis, le
XVIIème
?
Et
jusqu'alors,
mon adorable
et douce
dame de
Saint-Mandé,
je
continuerai
à lire et
relire
encore et
encore tous
vos
livres...
Chaque fois que nous étions invitées
chez Juliette je repensais à notre première
venue, c'était comme d'entrer dans une pièce
d'un château où nous attendait une vénérable
reine. Comme un rituel, sans jamais se
parler, nous reprenions nos places attitrées
sur le long canapé blanc. Quand il était de
temps de partir et de se dire au revoir,
elle avait l'habitude de nous dire en
souriant :
«
Quand allez-vous revenir les filles?»
et nous de répondre
«
le plus tôt possible
»
en lui souriant à notre tour en venant
l'embrasser tendrement... à bientôt très
chère
Juliette...
Avec tout
mon amour
Linda
ma très chère Juliette
le
31 Octobre 2009
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